Le monde du théâtre nous interpelle sur les murs de nos villes. Il attire notre attention sur des divertissements anticipés qui vont de l’espoir à la damnation et à la prophétie.
Que reste-t-il, une fois que ces événements ont été absorbés par notre mémoire? Au fur et à mesure que des mains déchirent et arrachent l’évidence devant nos yeux, des mondes entrent en collision. De cette épaisseur d’événements et de circonstances, émerge une histoire les reliant en une forme de continuité.
Dans ce travail, l’artiste dégage des couches de sens comme le ferait un archéologue afin de donner une représentation horizontale de la mémoire.
Ce sont les néo-réalistes Jacques Villeglé et Raymond Hains (1953 Paris) qui ont d’abord démontré la richesse archéologique et l’histoire politique de la société que l’on pouvait découvrir en collectant ces amas d’affiches et de publicités dans les rues de Paris.
Avant la télévision et la technologie numérique, la radio, les journaux et les affiches servaient à informer le public. Une fois les ondes sonores dissipées dans l’espace, seuls les journaux et les affiches demeuraient – résidus juxtaposés, à la merci de “l’arracheur anonyme”. Ces résidus constituent une parade schizophrène dans l’histoire de l’impression couleur et de l’information. Une parade dans laquelle scènes de romantisme et de divertissement affrontent les avis officiels des autorités.