Les dessins ont pour origine une illustration enfantine de la transmission de la pensée au papier. Utilisant la technique de la ligne continue, les dessins utilisent aussi la technique du raccourci et de la distortion, comme en BD, afin d’accroître l’effet de perspective. Les distortions du corps humain sont au coeur de l’expérience du mort et du vivant. Le corps, perçu comme une entité symétrique dotée d’une capacité mentale faisant appel à la mémoire ancestrale et à l’instinct naturel, perd ainsi son aspect supra-naturel pour s’apparenter à un virus subjectif et fragile, colonisant l’écorce terrestre.
La transformation des dessins en sculptures se fait au moyen de deux techniques : dans la première, l’acier sert à créer des formes tri-dimensionnelles avec des transparences suggérant la face interne de l’épiderme; la seconde se rapporte à la tradition du bas-relief où la sculpture s’opère par addition plutôt que par prélèvement de matière.
Les deux formats ont pour origine les dessins en ligne continue, manipulés afin de décrire la gestuelle émotionnelle et le maintien d’une espèce à la fois adroite et déformée par le poids des sinistres.